Un peu de repos ~~ [PV : Spouki]

Cela faisait à peine quelques jours qu’Aya avait commencé à travailler au pensionnat qu’elle attendait déjà qu’une seule chose : son unique après midi de congé de la semaine. Et oui, heureusement pour elle, le mercredi après midi elle n’était pas obligée de jouer à la nounou avec tout les élèves du pensionnat qui, parfois, étaient à peine plus jeunes qu’elle. C’était assez troublant de devoir faire la morale à des jeunes gens pour des choses qu’elle avait fait elle aussi au par avant. Avec un léger sourire et un aire nostalgique la nouvelle adulte repensait à toutes les bêtises qu’elle avait pu faire et aux nombres de fois où elle avait mentie à ses parents pour aller à des soirées plutôt douteuses. Enfin, pour faire court, elle se trouvait vraiment placée pour les engueuler ou les punir, aux vues de tout ce qu’elle avait fait. Les erreurs de jeunesse elle connaissait très bien.

La sonnerie du midi l’a sortie brutalement de ses doux souvenirs dans lesquels elle avait adoré se perdre quelques temps. Cela arrivait rarement mais ça lui rappelait le bon temps. Cela ne faisait que quelques jours qu’elle avait déménagé et pourtant le passé lui manquait déjà. C’était bien la première fois que la jeune surveillante restait attachée au passé, habituellement elle préférait vivre dans le présent et uniquement dans le présent. Un grand sourire avait prit possession de ses lèvres alors qu’elle quittait le pensionnat presque en courant pour aller mettre une tenue plus confortable. Elle ne voulait pas rester enfermer toute l’après midi, elle voulait en profiter pour prendre l’air. Et sa petite robe noir gothique lolita ce n’était pas l’idéale pour «　bouger　». Et vue le prix, elle ne voulait pas risquer de l’abimer.

Une fois arrivée à son appartement elle se déshabilla rapidement, laissant ses bottes, sa robe et son bibi par terre. Elle ne voulait pas perdre une minute pour des bêtises, elle rangerait tout cela en rentrant. D’un geste brusque elle ouvra la porte coulissante de son armoire, il suivit alors un grand boum qui résonna entre les fines cloisons. Et voila, elle venait surement de réveiller toutes les personnes âgées de l’immeuble, ou bien de le faire avoir une crise cardiaque. Un peu mal a l’aise elle attrapa ses collants à motifs fleuris qui donnait l’impression que ses jambes étaient tatouées pour les enfiler maladroitement. Essayez donc de mettre vos collants debout, vous comprendrez. Elle associa cela à une jupe noir plissée qui lui arrivait au milieu des genoux et à un de ses habituel top noir à bretelle. Pour contraster avec le coté sage de sa jupe, elle y ajouta une ceinture militaire dont les couleurs s’accordait à merveille avec ses collants et une chaine argentée. Elle passa rapidement devant le miroir pour se recoiffer et décida de partir, avec seulement une mitaine en dentelle au bras droit et ses bottines noir. Elle prit au passage sa plaque militaire qu’elle passa autour de son cou en débaroulant les escaliers. Aya descendait les marches quatre à quatre tendis que sa jupe volait légèrement à chaque saut.

Une fois arrivé en bas quelques rayon s de soleil l’aveuglèrent. Yess ! Le soleil était au rendez vous ! Que demander de plus que le beau temps pour son premier «　jour　» de congé? Et bien rien selon la jeune femme. D’un pas rapide elle parcourait les différentes rues pour atteindre un lieu précis : la foret. D’après ses collègues c’était un lieu aussi fantastique que la cascade. Un bruit courait même dans la ville : les bois étaient magiques. Bien sur Aya n’y croyait pas une seconde, son esprit était bien trop terre à terre : elle ne croyait que ce qu’elle voyait. Pour elle, cela ne devait être qu’une vieille rumeur destinée à attirer les touristes et effrayer les enfants.

Après quelques minutes de marches, ou plutôt de course, elle se trouva nez à nez avec un attroupement d’arbres en tout genre. Malgré ses petites jambes il ne lui avait pas fallut tant de temps que ça pour la trouver. Cette foret semblait simplement et purement immense. Aya resta quelques secondes devant, elle avait un peu peur de se perdre dedans… A force de la regarder, hésitante, elle repéra un petit chemin qu’elle se décida à emprunter. Ses envies avaient encore pris le dessus sur sa raison. Elle se promena une petite heure, en laissant ses yeux se régaler des magnifiques paysages, avant de décider de s’arrêter un peu a l’écart du sentier pour se reposer. Cette endroit était réellement apaisant. Le calme, le bruit du vent et des petits animaux, elle adorait. Il n’y avait rien de mieux pour se détendre. Son excitation était peu à peu retombée.

Doucement, la jeune femme s’allongea dans un coin d’herbe fraiche entourée de petits arbres qui laissaient passer quelques rayons de soleil. Couchée sur le dos elle observait le peu de ciel qu’elle pouvait apercevoir alors que ses yeux se fermaient sans son autorisation. Ce début de semaine avait été épuisant, c’était un repos bien méritée pour Aya. Elle remonta un peu une jambe, enfin un genoux, ce qui fit légèrement remonter sa jupe sans qu’on puisse voir quelque chose pour autant. Hélas, elle continuait de glisser doucement mais sûrement, sans qu’elle le remarque, déjà bien trop endormie. Par habitude elle posa lentement et une main sur son ventre, et remonta l’autre vers sa tête avant de tomber dans les bras de Morphée.

Quelques secondes à peine après s’être endormie la jeune femme bascula dans l’un de ses rêves loufoques, c’était une championne dans ce domaine. Cette fois ci, elle avait «　simplement　» rétrécit et une géante fraise bleue lui courrait après dans le but de la dévorer toute entière. Car oui, pour elle c’était presque banal, d’habitude c’était bien pire. Les autres avaient toujours un coté réaliste qui les rendait encore plus effrayant. Mais pour le moment elle essayait juste de lui échapper, en courant le plus vite possible, déjà essoufflée par les quelques efforts qu‘elle venait de faire.

Alors que la drôle de fraise venait de réussir à l’attraper une main se posant sur l’épaule d’Aya. Mais dans le monde réel cette fois. Elle ouvrit grand les yeux en sursautant, les rayons du soleil en pleine figure. Elle plissa alors légèrement les yeux sans parvenir à apercevoir la personne à qui appartenait la main qui l’avait réveillé. Elle dormait surement depuis quelques heures alors il fallait attendre quelques minutes pour que ses yeux re fonctionnent correctement. Un léger bâillement s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’elle s’étirait délicatement, les bras levés au dessus de sa tête, elle ne prit même pas la peine de mettre sa main devant sa bouche. Lorsqu’on est a moitié endormie la politesse ça nous passe un peu au dessus il faut bien se l’avouer. Une fois bien étirée elle laissa tomber ses bras en arrière, les jambes un peu pliée sur le coté avec une tête d’endormie. Hélas, une voix perturba le calme qui régnait dans cette foret, au plus grand malheur de la surveillante. Ce bruit lui semblait presque désagréable pour une fois.


Aya cligna quelques fois des yeux avant de finir par apercevoir la silhouette d’un homme, ou d’une femme enfaite… Un peu surprise elle re cligna des yeux en relevant quelque peu la tête. Était-ce un jeune homme ou une jeune femme ? Son visage fin et ses cheveux longs étaient vraiment troublant. Elle resta là quelque seconde, la bouche entre ouverte sans parvenir a déterminer le sexe de la personne qui venait de la déranger dans son sommeil si apaisant et désiré. Mais elle se sentait déjà beaucoup mieux qu’avant cette sieste. Elle finit tout de même par baisser ses yeux vers le buste et l’entre jambe de la personne, très rapidement. Pas de poitrine en vue une bosse au niveau du pantalon, pas de doute : c’était un homme.

Après sa «　grande découverte　» la jeune femme laissa sa tête retomber au sol sans aucune délicatesse. Un léger boom avait retentit, puis une légère grimace c’était affichée sur le visage de la jeune femme. On ne pouvait pas dire qu’elle était très adroite au réveil ! Elle se tourna vers lui sans faire attention à sa jupe qui n’arrêtait pas de descendre et de remonter à chaque fois qu’elle bougeait. On pouvait dire qu’elle en avait rien à faire pour le moment elle essayait surtout de garder les yeux ouverts et de rester éveillée. Elle plongea alors son regard dans le siens, alors que le soleil donnait mille reflets rosés à ses yeux. Elle avait pleins de questions à lui poser, mais la plus simple restait :
Et bien oui, quand on perturbe le sommeil de quelqu’un il vaut mieux avoir une bonne excuse !
Enfin décidée à bouger elle se redressa, croisant les jambes une fois assise. Elle remit son t-shirt correctement le redescendant avant de remonter ses bretelles avec les cheveux en vrac. Elle n’était pas encore très active mais ça allait venir il ne fallait pas s’inquiéter pour cela, c’était tout à fait normal. Elle avait trop et en même temps pas assez dormis. Mais pour le moment elle passait sa main dans ses cheveux, en espérant réussir à leur redonner une forme presque normale. Un peu désespérée elle finit par simplement secouer la tête pour les remettre en place, ce qui marcha d’ailleurs assez bien !

Avec une délicatesse qu’elle n’avait pas montré jusque là elle releva le visage pour le regarder, avec un air interrogateur accroché au visage. Après tout, il y a de quoi se demander ce qu’il lui voulait, surtout qu’il n’avait pas vraiment une tête plus réveillée que la jeune femme.

La jeune surveillante ne l’écouta que d’une oreille, encore bien trop endormie pour réussir à se concentrer plus de dix secondes sur la même chose. Mais elle remarqua tout de même qu’il était vraiment timide : il c’était mit à légèrement bégayer pour une raison qu’il l’échappait totalement. Apres tout elle n’avait rien fait pour le mettre mal à l’aise. A sa connaissance on ne voyait pas sa culotte ou un de ses seins qui serait sortie de son soutient gorge. Elle baissa quand même les yeux pour «　vérifier　», mais non, rien. Il devait juste manquer un peu de confiance en lui à son avis. Ce qui était dommage puisqu’il était mignon dans son genre. Peut être un poil trop féminin mais c’était aussi ce qui faisait son charme.
Une fois qu’il eu finit de poser ces questions et de la parcourir du regard elle sentie son regard se plonger dans le siens. Déjà mieux réveillée elle se mit à soutenir son regard sans grande difficulté. Chez Aya ce n’était pas la confiance qu’il lui manquait, on pouvait dire qu’elle ne doutait absolument pas d’elle et de ses atouts ! Pour le moment elle s’étira une dernière fois avant de prendre la parole, une mains dans ses cheveux. Elle décida de ne pas le tutoyer puisqu’il semblait plus jeune.

Elle lui adressa un léger sourire avant de se laisser tomber sur le coté. Elle resta allongée sur le coté à l’observer, sans savoir si elle devait répondre à la deuxième question. La jeune femme ne connaissait même pas le prénom de cet inconnu bien curieux. Elle appuya sa tête sur sa main, qui était elle-même soutenue grâce à son coude. Quoi qu'on puisse en penser, cette position était très confortable. Aya aurait même pu se rendormir.


Un léger courant d’air frai se faufila entre les arbres pour venir soulever la chevelure grisâtre de la jeune femme qui se décoiffé à nouveau. Un long frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. Il fallait bien avouer qu’elle ne portait pas grand-chose pour un début de mois d’octobre. Ses poiles se hérissaient le long de ses bras alors que tout son corps semblait se rafraichir. Cela ressemblait vraiment à une réaction en chaine enfaite.
　
　

Au fur et à mesure du réponse du garçon Aya comprenait qu’elle venait de jeter un gros froid dans la conversation. Son timbre de voix et sa façon de parler avait changé du tout au tout. Il parlait si rapidement qu’elle avait presque du mal à le suivre. Une question toute simple lui traversa l’esprit : pourquoi ? Le mettre mal à l’aise n’était pas vraiment son objectif ! Mais elle devait bien avouer que c’était amusant de le voir comme ainsi, il était devenu affreusement craquant. Il était tout à fait le genre de jeune homme qu’Aya aimait croquer durant son temps libre. Et oui, ce n’était pas une sainte que croyez vous ? Et cet air maladroit et innocent lui donnait encore plus envie de jouer avec lui. Mais bon, cette fois ci elle ne pourrait pas faire joue-joue puisqu’il était au pensionnat et quel y travaillait.

Mais alors qu’il se relevait pour partir manger elle le vit s’écrouler et l‘entendit prononcer ces mots :

« Finalement, je pense que je vais rester un peu là ...»

Il tomba à terre d’un seul coup, sans qu’Aya n’eu le temps de faire quoi que ce soit. Elle se redressa rapidement pour s’approcher de lui et voir comment il allait mais c’était déjà trop tard : il c’était évanouit. Elle se mit à genoux a coté de lui et observa quelques secondes son visage avant de poser deux doigts contre son cou. Elle fut réellement soulagée en sentant qu’il était encore en vie.
Par reflexe elle le souleva légèrement pour voir si il ne saignait pas. Et heureusement pour son pauvre petit cœur il ne semblait pas blesser. On va dire qu'elle commençait à s'habituer à ce genre de situation, à force de s'occuper d'adolescents dégénérés...

Aya ne put alors s’empêcher de jouer doucement avec les mèches brunes du jeune homme. Pour un garçon de son âge ses cheveux étaient étrangement doux et propres. C’était très agréable de les caresser ainsi, sans qu’il ne puisse s’en rendre compte. Ils étaient peut être même plus lisses que les siens ! Elle adorait vraiment les sentir passer entre ses doigts, elle aurait pu faire ça pendant des heures. Avec un sourire amusé elle passa sa langue sur ses propres lèvres.
Puis elle attendit tranquilement le réveil de la belle au bois dormant. Qui sait, peut être allait-elle l’embrasser pour qu’il revienne à lui ?

Apres quelques minutes d’attente Aya vit le jeune garçon se réveiller doucement. Il ressemblait presque a un ange ainsi, avec sa peau claire et ses cheveux brins qui entouraient son visage. Mais il ne semblait pas en grande forme pour l’instant, si bien qu’il referma lentement les yeux après avoir dévisagé la jeune fille. Quelques secondes plus tard il prit la parole.

Comment allez-vous ?

Aya haussa doucement un sourcil, pourquoi lui demandait il cela ? Ce n’était pas elle qui était tombée dans les pommes à ce qu’elle savait ! Enfin, c’était surement un des effets secondaire de sa petite chute. Il était tout de même resté longtemps dans les vapes. Donc bon, elle ne lui en voulait pas, ce n’était pas sa faute si il divaguait. La jeune surveillante répondit rapidement.

«　Et bien moi très bien …　»

Il ajouta alors, un peu hésitant.

Nous devrions peut-être nous mettre en route ...

Un léger sourire apparu sur le visage d’Aya pendant que sa main se glissait dans les cheveux du jeune inconnu. Elle adorait cette douce sensation que cela provoquait entre ses doigts. Mais elle fut vite ramener à la réalité lorsqu’elle repensa aux paroles du garçon. Elle ne voulait pas être méchante ou rabat joie mais il ne lui semblait pas en état de retourner jusqu’au pensionnat. Et Aya était bien incapable de le porter !
Un peu inquiète elle le regarda essayer de se mettre debout sans y parvenir. Elle constata donc qu’il n’avait pas encore assez de force pour porter son poids. Tout cela était bien embêtant, elle ne savait plus quoi faire. Le stresse commençait a l’envahir. Elle reporta son regard sur le visage de l’élève en entendant sa voix s’élever.

Mademoiselle, pourriez-vous aller chercher de l'aide s'il vous plaît ? Je ne pense pas être capable de rentrer dans cet état ...

Aya enleva doucement sa main de dans ses cheveux pour se concentrer et réfléchir tranquillement. Elle se demandait si c’était vraiment une bonne solution de le laisser seul ici, en pleine foret. Et si il lui arrivait quelque chose, comment allait-il se protéger alors qu’il était incapable de se lever ? Elle ne pouvait pas se permettre de le laisser là.

«　Nan. Je ne peux pas te laisser ici, c’est trop dangereux. Si jamais je perd un élève des le premier jour je vais me faire tuer.　»

Elle se décala un peu avant de sortir son portable de sa bottine droite pour regarder l’heure : il était déjà 18 heures 20. Et à cause de la saison le soleil commençait à laisser doucement place à la lune. Nan, vraiment, elle ne pouvait pas partir sans lui.
Avec un air sérieux qu’elle prenait que très rarement elle posa son regard sur le garçon.

«　On a deux possibilités, soit on attend que ca aille mieux, soit je t’aide à marcher jusqu’à Kazuma.　»

Et bien oui, Aya avait surement finit par murir un peu et devenir en quelque sorte responsable, enfin, juste quand c’était nécessaire…